mardi 27 juillet 2010

RESTONICA TRAIL 2010

Au petit matin, place Tuffeli au centre de Corté en Corse, un peu plus d'une centaine de traileurs se préparent à avaler les 68 km et 5000m de dénivelé positif que compte le Restonica Trail. La température est encore agréable, mais le soleil n'est pas encore levé. Concentration, préparation et observation sont de rigueur. Des pointures aux anonymes du trail, tous n'ont qu'une hâte lâcher la pression contenue en eux. Les jambes réclament, les mains s'agitent, l'ambiance monte d'un cran lorsque l'organisateur annonce le départ proche. Plus que 5 minutes et l'aventure commence. La sono nous envoie un chant Corse des plus boostant, le décompte des secondes est entamé, les frissons sont de la fête... 5h, les fumigènes sont allumés et nous nous élançons à l'assaut de la Restonica dans une odeur de poudre. Je pars dans les derniers, car la forme n'est pas au rendez-vous. Et oui, les variations importantes de température, la clim et autres phénomènes bactériens, m'ont offert pour ce périple une délicieuse bronchite! Qu'importe, je ne voulais pas louper cet événement.
Pas de plat, dés les premières foulées le dénivelé s'invite, 1400D+ sur 7km, avant le plateau... Euuuh! Un plateau c'est plat non? Ben pas là! Je peine à maintenir des foulées régulières, et j'alterne marche et fooging.
Les descentes vers la bergerie puis le refuge de la Sega ne me permettront pas de récupérer car les nombreux pierriers m'obligent à une vigilance accrue. Impossible pour moi de lâcher les freins.
Enfin le refuge! Je me pose quelques instants, me ravitaille et fait le plein d'eau fraîche.
Depuis le départ, j'accumule problèmes gastriques, mal de tête et sensation de soif permanente dû certainement aux médocs. Le doute s'installe. La raide ascension vers le lac de Ninu va enfoncer le clou. Je me sents diminué, le moral est dans les chaussettes, des concurrents me dépassent, j'ai l'impression de faire du surplace. 'Prochain arrêt, je jette l'éponge.'
C'était sans compter sur ce spectacle merveilleux qu'est la découverte du lac de Ninu. WAOU!!! Quelle récompense!
Me voilà arrivé au ravito. Il me faut prendre une décision. Coup de pouce du destin ou magie du trail, j'échange quelques mots avec deux athlètes du club local ' Santamariaccia ' Josée et Jean-Marc que j'avais aperçu presque un an auparavant au Grand Raid des Pyrénées (le monde est petit). ' Ca fait un petit moment que nous te suivons, mais sans réussir à te dépasser! ' Il y a des phrases qui vous redonnent le moral. Serai-je entrain de m'écouter? Je ne suis peut être pas aussi mort que je veux bien le croire! Advienne que pourra. Je profite de leur départ pour m'accrocher à eux. Petit à petit j'oublie mes maux en m'abreuvant à chaque cailloux du spectacle offert. Sur les traces du GR20, nous grimpons jusqu'à la brèche située à 2250 m. La neige est encore présente au sol pimentant un peu plus le parcours. Altitude, neige, soleil, lacs superposés... EXCEPTIONNEL!
La descente sur le lac de capitellu est des plus atypique. Névés, cordes et glissades nous accompagnent.

L'arrivée au refuge 'Chez Theo' est la bienvenue. Une vraie pause. Salé, sucré, bulles et sans bulles tout y passe... Il me faut faire le plein d'énergie car la partie n'est pas tout à fait terminée.
Le trio repart. La descente dans la vallée se fait en douceur malgré des muscles de plus en plus durs. L'orage est proche, quelques gouttes se font sentir, le tonnerre gronde derrière. Nous accélérons un peu plus le pas. Heureusement, la météo restera stable laissant la foudre s'abattre en d'autres lieux.
La dernière montée, et pas des moindres, montre son nez. 700m+ en 5km! Mètre par mètre, nous progressons, sans rien lâcher, nous motivant les uns les autres. Ça y est, le plateau d'Alzu est atteint. Arrêt court mais bien mérité. Il ne reste plus qu'à descendre! Plus qu'à... Doucement, je prends confiance, et les jambes répondent. Je quitte mes compagnons et dévale les derniers kilomètres de pente. Corté est en vue. Le goudron fait son apparition, je traverse la citadelle et dévale les escaliers qui mènent à la place Paoli. Plus qu'une centaine de mètre sous les applaudissements des cortenais attablés aux terrasses des cafés. Ça y est j'y suis! Je passe la ligne accueilli par les organisateurs peu avarts de compliments. Cerise sur le gâteau, mon arrivée coïncide avec la descente du podium des vainqueurs de l'épreuve. Dawa Sherpa s'avance et m'adresse ses félicitations et échange quelques mots! Esprit trail quand tu nous tiens...
15h53 pour cette épreuve riche en émotions et en enseignements. Une préparation au top pour l'objectif de la saison, le Grand Raid des Pyrénees, fin août. Spéciales dédicaces à Josée, Jean-Marc et Laurent pour leur soutien tout au long de l'épreuve.
A bientôt pour de nouvelles aventures.
FEROOOOOOOSSSSSSS

RAID GARO'LOT 2010

Juin 2010... Le raid Garo'lot, 3° étape du Challenge 47 organisée dans la ville voisine de Tonneins, approche...
Mik et Féros sont sur les dents...
Mais l'épreuve commence en fait bien avant le 12 juin, puisque les inscriptions sont cloturées environ un mois avant l'épreuve et que nous sommes mis sur liste d'attente (pour avoir retardé l'envoi de notre inscription dans l'attente du certif de Mik afin d'envoyer un dossier complet comme le demandait l'organisation...). C'est pas pour autant qu'on va lâcher l'affaire, et à force de recevoir des coups de fils et des mails, l'organisateur nous trouve une place...
Manque de pot, Mik se blesse au mollet à force de s'entraîner quelques jours avant l'épreuve...
Adieu donc le Challenge 47 pour Mik et Féros...
Ramélo, une collègue, accepte alors de remplacer Mik, mais je sais que ça risque d'être dur car le Garo'lot s'annonce comme le plus exigeant des trois raids Lot-et-Garonnais. C'est alors que je pense à la seule personne qui est toujours partante dans ces cas là, même à trois jours de l'épreuve, et qui est toujours en forme : Pat !
Un coup de fil et c'est dans la poche : Pat est chaud comme la braise !
Passées ces péripéties, arrive le jour J...
On démarre par 19 km de VTT.Roulant, et ça part vite, très vite, puis trop vite pour le Captain qui souffre des premières chaleurs ; je demande à Pat de laisser partir la tête de course et de lever le pied. Je souffle alors un peu, mais j'ai toujours tellement chaud... Heureusement l'épreuve canoë se profile.
Elle va me permettre de redescendre en température et me remettre dans la course. D'emblée je vois que notre bateau file vite. Pat a une grosse fréquence mais je m'adapte et on est bien synchro ; on passe du monde, mais c'est sûrement des équipes de l'épreuve découverte car les deux courses sont mélangées et eux n'ont fait que 12 km en VTT.
On en termine avec ces 6km de descente de la Garonne et on fait le retour en trail sur la berge. C'est la cannicule ! Mais on maintien un bon rythme et on passe encore des équipes.
Ravito (douche en fait avec les verres d'eau pour se rafraichir) puis on repart en VTT. Après quelques km roulants, épreuve de tir à la carabine pour un des deux équipiers. C'est Pat qui s'y colle et qui fait un carton : 15' de bonif (le max). On repart gonflés à bloc et vaut mieux parce que ça se corse : ça monte de plus en plus, et on pose même pied à terre à plusieurs reprises. On parvient enfin sur un plateau et on pose les vélos pour partir sur une CO de 8 balises. Pat prend l'orientation car il connaît le site. Effectivement il s'en sort plutôt pas mal, mais les distances sont assez longues et le parcours des plus accidentés. Du coup Pat commence à ressentir des crampes...
On finit la CO tant bien que mal et on reprend les VTT pour un retour technique de 10 km. C'est dur pour Pat qui doit gérer des crampes de plus en plus fréquentes. On finit quand même par rallier l'arrivée sans avoir la plus petite idée de notre classement...
Bonne surprise donc quand les résultats apparaissent et qu'on découvre qu'on est 5° sur 40 en 3H58' (moins les 15' de bonif), à seulement 12' des vainqueurs.
Ca nous donne presque des regrets et on se dit qu'avec un peu plus d'entraînement j'aurais pu suivre au départ et Pat aurait pu tenir sur la fin... et qu'on aurait pu jouer la gagne !
On remettra ça sur d'autres raids l'an prochain et on tâchera d'être compétitifs cette fois.
En attendant pour moi c'est prépa pour Genève - Nice en vélo de route avec les Trino en juillet, puis surtout prépa pour le Grand Raid des Pyrénées fin août, version Ultra cette année...

Captain Féros