Quoi ? Le compte-rendu du raid OAHU ! 1er gros raid Feros de la saison…
Avant de partir pour le Touquet avec mon ami Ben Kenobi pour vivre de nouvelles aventures, il faut que je vous conte celle-là (ouais, parce qu’après j’oublie et je mélange tout)…
Nous partîmes, par un beau matin de mars, Anto et moi, tout fraichement vêtus de nos nouvelles tenues Feros, pour un bon gros raid de 12H du côté de Sucy-en-Brie, histoire de se mettre en jambes et de lancer la grande saison du team TRINO Feros.
Arrivés sur place bien en avance (bel effort !), on finira quand même par se faire surprendre par le timing tant il nous faudra du temps pour nous préparer… Avec un départ avancé d’un quart d’heure par rapport à l’horaire annoncé, autant dire que c’était limite la panique !
Je finis donc de manger les morceaux de ma salade de pates encore coincés entre les dents et termine de m’habiller pendant qu’Anto prend les choses en main sur la première CO en ville (5 km).
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Il part vite et j’ai du mal à suivre alors qu’on avait dit qu’on gérait parce qu’on n’était pas sûr d’avoir l’entraînement pour tenir 12 heures d’effort non-stop… Normal ! Comme d’hab ! L’inverse, finalement, m’aurait inquiété.
Cette première épreuve est vite avalée. Pas très difficile ni très exaltante, elle ne permet pas de faire de grandes différences parmi la quarantaine d’équipes engagées. Mais dans les cent derniers mètres, surprise, les lacets d’une de mes chaussures Salomon toutes neuves viennent de péter ! Pas de stress, je cherche ma 2° paire de shoes… Je les ai laissées dans la voiture ! Anto garde son sang froid et me bidouille un nœud qui tiendra 10 heures !
On saute ensuite sur les VTT et on part pour une première CO de 9 bornes qui se passe plutôt bien : j’ai la carte bien en main, je trouve assez vite les chemins, et bien vite on se retrouve dans le groupe de tête…
On arrive comme ça au premier PC où on laisse le vélo d’Anto pour partir sur un Run and Bike orientation. Problème : la carte est sur la plaquette du VTT, et quand je cours, forcément je ne la vois plus… Comme Anto n’a pas lu la carte depuis le début, il ne sait pas où on est. Du coup je reste plus longtemps sur le vélo, et Anto, lui, galope plus souvent qu’à son tour…
Arrivé à la moitié du Run and Bike, on a la possibilité de partir sur une CO « azimut » de 5 km (tout est facultatif, mais pour être compétitif, mieux vaut tout faire).
On enquille sans se poser de question et là, dès le premier azimut, plantage ! Comme la plupart des autres équipes qui sont avec nous du reste, on surévalue la distance (à moins que ce ne soit l’organisateur qui l’ait sous-évaluée !?) du premier azimut. Sauf que nous on met plus de temps que les autres à retrouver notre chemin, et on lâche un peu le groupe de tête sur ce coup là… Le reste se passe super bien. C’est ludique et on ne sent la fatigue qu’à la fin… Anto m’annonce alors qu’il a des débuts de crampes… Je regarde ma montre. A peine plus de 2 heures de course ! C’est pas gagné pour aller au bout !...
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On reprend mon VTT pour finir le Run and Bike (15 km en tout) et on rentre récupérer celui d’Anto au PC1 avant de partir pour 15 km de suivi d’itinéraire VTT.
Et là tout roule : je vois bien la carte et fais quelques bons choix qui nous permettent de rentrer sur plusieurs équipes. On a à nouveau le sentiment d’être sur la tête de course…
Mais ça va pas durer. Alors qu’on poinçonne une balise, Anto se rend compte qu’on en a loupé une ! Comment, je n’en sais rien. Toujours est-il que la course se fait aux points et non au temps, et qu’une balise ratée, on le sait, nous coûtera cher. Anto accuse le coup et je tente de le raisonner en lui disant que ce soir sur la CO de nuit il y en aura 40 à valider, quand je sens des vibrations inhabituelles dans mes avants bras… Un coup d’œil rapide sur mon pneu avant me confirme que le sort est en train de s’acharner et qu’il va falloir avoir des ressources mentales : je viens de crever !
10 bonnes minutes pour réparer et on voit repasser tout le peloton qu’on venait de doubler. Derrière c’est le désert. On ne voit plus personne ou presque jusqu’au PC2.
Là nous attend l’ « épreuve surprise ». C’est du tir à la carabine couché. 6 cibles à toucher. Chaque cible ratée vaut une boucle de pénalité CàP pour le coéquipier… Il faut choisir le tireur. Petit conciliabule :
- Anto : « Tu sais tirer, toi ? »
- Moi (modeste) : « Meilleur tireur de ma compagnie dans les troupes de Marine au tir couché à 50 mètres. Et toi ? »
- Anto : « Ben moi j’ai fait du tir lors de ma formation police et je me débrouillais pas trop mal »
- Moi : « OK, c’est plus récent, c’est toi qui t’y colle ! »
Je me dis aussi que c’est plus juste, il a plus couru que moi… Et puis pendant qu’il tire je fais mon goûter (il est 16h) et je chambre la police quand il me dit qu’il en touche pas une !
Retour d’ Anto : c’était une blague – il a tout dégommé et on repart illico pour 1,5 km de VTT en transition jusqu’au PC3 où on nous file une carte pour 20 km en road book.
Là on fait moins les fiers… C’est en théorie l’épreuve la plus facile, mais on sait qu’on n’est pas bons sur les road books. Le spectre d’Honfleur refait surface ! Alors on est vigilants : on met tous les deux nos compteurs (qu’on a pris soin de vérifier) à 0 et c’est parti. Première bifurcation,… loupée ! L’angoisse ressurgit ! Mais on se retrouve vite et la suite n’est qu’un jeu d’enfant. C’est vrai que c’est facile le road book ! Mais c’est long ! Ces 20 bornes nous semblent interminables.
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Quand on rentre enfin sur le PC 3, c’est la délivrance : une carte CO VTT super facile (hormis un petit passage en ville où on se paume comme il se doit - nous on est faits pour les milieux naturels) qui nous ramène au parc à vélo du PC 0.
On est plutôt pas mal sur les horaires. On se pose un peu pour se changer (j’ai les orteils gelés depuis notre passage dans l’eau plusieurs heures auparavant) et surtout pour se ravitailler version repas complet en cinq minutes à coup de madeleine-chocolat-pruneaux-verre de lait-orange-coca- banane…
J’en ai encore plein la bouche qu’Anto me fait remarquer qu’il ne faut pas trainer. Il a raison : il fait encore jour pour une bonne heure et c’est un avantage non négligeable de démarrer la CO de nuit de jour ( !).
Et c’est reparti pour 25 km de CO nocturne. Dans les premiers mètres j’ai mal au dos et j’ai les puls qui s’affolent alors qu’on court à 2 à l’heure. Mais ça revient peu à peu et lorsqu’on récupère la carte j’oublie mes souffrances pour me concentrer sur l’orientation. Là l’expérience acquise auprès d’Ultra-M lors de la Corrida des Sangliers s’avère précieuse.
Je prends le temps de choisir mon itinéraire et de le tracer sur la carte avant de partir. Malheureusement j’utilise un crayon à papier peu visible et j’oublie (on ne s’en rendra compte que lors du pointage à l’arrivée) 2 balises sur mon tracé. Toujours est-il qu’on démarre comme des balles et qu’on rentabilise à fond les dernières lueurs du jour. On fonce droit sur les balises ! Je me dis qu’une fois la nuit tombée se sera une autre histoire, mais que nenni ! On est toujours aussi précis et efficaces à la lueur des frontales. On avance comme ça bon train jusqu’à ce qu’il nous reste plus qu’une dizaine de balises à pointer.
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Le classement officiel nous classera 16° sur 37 en 10h30’ 46 ‘’. 1 balise manquée sur le raid, 2 sur la CO de nuit + 1 à priori rajoutée par l’organisation nous coûtent une place dans les 10 que notre chrono aurait pu nous laisser espérer… Les potes de Duchnord, l’équipe du Team Littoral Aventure nous devance d’ailleurs au classement alors que nous terminons près d’une heure avant eux.
A charge de revanche ! Peut-être dès ce week-end au Touquet !
Captain Feros
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