mercredi 6 octobre 2010

GRAND RAID DES PYRENEES 2010

5h du matin le 28 août 2010, La Rumeur et Marc-O se retrouvent pour la deuxième années alignés sur le grand raid des Pyrénées.Le temps est couvert mais pour le moment la pluie n'est pas de la partie. L'ambiance est la même que l'an passé, conviviale, amicale et dans un bon esprit trail comme j'adore. Sur la place du village se mélangent supporters, villageois, organisateurs et coureurs, tous heureux d'être de la fête. La Rumeur, sous le coup de problèmes de santé, se fixe sur son objectif, finir. Quand à moi, je caresse l'espoir de faire au moins le même temps que l'année passée sachant que le parcours compte 5km et 500m de dénivelé positif supplémentaire. Le speaker annonce le départ imminent, dernières vérifications, quelques encouragements aux coureurs voisins et un Big FEROOOS pour nous deux. Ca y est le départ est donné et plus de 500 coureurs partent à l'aventure. Le peloton s'étire rapidement dessinant une magnifique traîne de frontales oscillantes dans la nuit. Cré cré bôôôô.
Les premiers kilomètres de monté nous rappelle rapidement que vous êtes en montagne et que les bosses de la régions parisienne sur lesquelles nous nous sommes entraînées ne sont que de vulgaires taupinières. Ca va faire mal!
Direction le col de Portet, avec une grosse montée sur les pistes de ski de la station d'Espiaube. Les jambes répondent bien et je quitte alors la Rumeur qui lui, reste prudent (Si si ça lui arrive).
Déjà les supporters matinaux Marc et Nina munis d'une cloche pour vaches nous poussent ou du moins nous sonnent.
Au 1er Ravito (12ème kilo), j'aperçois une silhouette qui ne m'est pas inconnue, puisqu'il s'agit de Clément, mon compagnon de galère avec qui j ai parcouru plus de la moitié du parcours en 2009. Hélas, blessé, il ne peut que nous encourager mais ça fait vraiment du bien. Big up Clém!La montée sur le col de Bastanet se fera sans difficulté sauf pour mon bâton qui se tordra la pointe (Ça vous rappelle rien?). Ca y est ça descend, très technique au début puis plus roulant je prend plaisir a dévaller... Je lève le pied après quelques douleurs à l'estomac. ??? Bizarre. Les derniers kilos de pente vers Artigues se font à vitesse réduite car les chocs amplifient le mal. Ravito 2 (30ème km). Les supporters sont en transe. Cloches, banderoles et cris nous poussent. Je me pause quelques instants, mange difficilement, m'étire.L'arrivée de La Rumeur dans un vacarme presque assourdissant (Efficaces les encouragements) verra mon départ vers le col de Sencours (7km et 1200 D+). Au bout de 2km des douleurs me terrassent stoppant ma progression. Je m'allonge quelques minutes, repart puis me recouche dans l'herbe. Plus rien ne passe. J'attends La Rumeur pour m'accrocher à lui et poursuivre le parcours. Nous ne ferons que peu de distance ensemble. Je le laisse s'envoler et arpente pas à pas l'interminable cote. La déshydratation n'est pas loin car je ne supporte plus la boisson énergétique et je n'ai que ca dans mon sac. Le Captain Feros en personne est au sommet et m'aide a terminer les derniers mètres. Ravito 3 (37ème). Je vide le sucré et rempli ma poche d'eau, écoute les conseil du Captain, prend mon temps avant la difficulté suivante le pic du midi. J'oublie les idées d'abandon et repart tranquillou. 2,5 km de grimpette pour 500D+.
C'est reparti, en chemin je croise La Rumeur qui descend pépère de l'observatoire. La difficulté est de taille mais le panorama vaut le détour. WAOU! L'effort est récompensé. C'est magnifique!
Je ne m'attarde pas trop, le power remonte et il est temps pour moi de commencer la descente de plusieurs kilomètres vers Tournaboup. Impec! tout en courant! le ravito (50 ème) est en vue, les supporters sont là.
Il règne une atmosphère de calme, de doute et de respect,dans cette tente ou se croisent les trailers des deux courses. Le visage des ultramans est empli de fatigue et de détermination. Je n'ai plus qu'une envie, en finir de ce tracé. Je me change, avale quelques trucs et en avant vers les dernières difficultées. La longue montée vers le Portet et l'interminable descente vers le lac de L'oule se feront au moral. Enfin le dernier Ravito. La nuit est tombée accompagnée d'une bruine et d'une chute des températures. Les organisateurs nous annoncent que la pluie s'invite et qu'un brouillard épais se forme également. Bon ben je vais passer en mode long! Ça y est je suis prêt! Sur les conseils des bénévoles, nous nous regroupons avec d'autres trailers pour commencer à affronter le mauvais temps... Bien leur en a pris car à peine un kilomètre plus loin nous nous égarons quelque peu. Une voix au loin nous oriente et nous crie de suivre le télésiège pour retrouver notre piste. WAAAA j'allucine, la montagne nous parle les gars!!!! Ouf des balises. Impossible de courir, on ne voit pas à 5m. Ca va être long! Petit à petit le groupe se gonfle de coureurs solitaires et chacun y va de son couplet sur les galères qu'il a eu ainsi que des aventures qu'il a connu!!! Des vraies commères ces trailers pires que les filles du club d'athlé de Rambouillet et c'est peu dire...
A l'approche de Soulan nous sortons du nuage et pouvons lâcher les dernières réserves qu'il nous reste. Si si il y en a encore! C'est bon de savoir que l'arrivée est proche. Je mets la gomme dans cette dernière pente quand tout à coup j'aperçois La Rumeur en personne, contraint par ses muscles à marcher. Nous finirons l'ultime poignée de kilomètres ensemble. Vielle Aure en vue, ça y est nous y sommes. Tous nos supporters sont là pour nous accueillir et nous pousser sur les derniers mètres.
Nous franchissons la ligne d'arrivée main dans la main et bouclons le parcours en 18h25... Objectifs atteints!!! A peine changés, que le Captain nous berce déjà de projets fous pour l'an prochain. L'ultra en 2011!
A suivre..........