jeudi 18 août 2011

LE BLOG DE MARC-O

En attendant que les FEROS se reforment, j'ai créé mon propre blog. Je vous laisse son lien.
Je vous souhaite à tous une excellente forme. A Bientôt les FEROOOOOS


C'est par ici : Le Blog de Marc-O



dimanche 15 mai 2011

TRAIL DES CERFS 2011 : INFO

Ce week end 3 FEROS ont participé au trail des cerfs à la Queue les Yvelines. 50 km et 600 D+. NONO monte sur la troisième marche du podium dans sa catégorie en bouclant la course en 4h03. La Rumeur se classe 19ème dans sa catégorie en 4h39. Quand à moi Marc-O je termine en 5h06 et me positionne à la 37 ème place en V1.
Je ne manquerai pas de vous raconter cette épreuve très prochainement.

LES FEROS EN FOOORME...

vendredi 29 avril 2011

RADICATRAIL 2011

Frustré par l'abandon sur l'écotrail de Paris, il me fallait trouver rapidement un trail pour tester ma forme. Le dimanche 24 avril 2011, je prenais donc le départ du Radicatrail. 54 km et 1200m de D+ avec un départ à Tancarville et une arrivée à Lillebonne. 9h30 la course débute sous un soleil radieux. L'ambiance est bonne, ca chahute dans le peloton. Les premiers kil se font tranquilou, le paysage est agréable, et les sous bois fleuris. Quelques belles côtes qui passent bien. Déjà 26 bornes de passées, tout va bien si ce n est la chaleur qui grimpe serieusement. La séparation entre le parcours du 28 et le 54 s 'effectue avec le sourire. Ca y est, les trailers se font plus rares. Grosse côte à Lillebonne puis une partie en plaine sous un soleil de plomb. Ca chauffe, l eau est chaude, plus moyen de trouver du frais 'LE MOTEUR CHAUFFE'... 35ème kilomètre enfin un ravito près d'un cour d'eau, j'y plonge mes deux pieds bouillants. Je mange du salé, m'abreuve de coca et je repars. Le moral n'est pas au beau fixe, les jambes sont lourdes, je m'accroche à quelques coureurs en difficulté également, et me traine jusqu'au prochain ravito. Ca cogne de plus en plus, je n avale plus grand chose et marche de plus en plus. Ca y est 44ème. Déshydration et coup de chaleur sont bien au rendez-vous. Les 10 derniers kilomètres se feront à l'arrache, en alternant la marche et une sorte de footing déhanché... A 3 kilomètres de l'arrivée, je retrouve JUJU venu me supporter et m'accompagner dans cette fin de parcours plus que difficile. Ayé, la banderole est en vue! Je termine en 6h50, assailli par des crampes aux adducteurs et sous le pieds! Ca fait mâââl mais c'est ca ksé bon...
La marge de progression est grande pour être au top dans quelques mois, mais la niac est au rendez vous...


CA VA CHAUUUUUFFFFEEERRR!!!

jeudi 28 avril 2011

ECO-TRAIL 2011

Je ne pouvais pas commencer à vous narrer les prochaines aventures sans donner les résultats du trail de Paris qui a vu cette année s'aligner 4 Feros, KIKI, NONO, La Rumeur et Marc-O. 80 km pour 1200 m de dénivelé positif à avaler en ce samedi 26 mars 2011. KIKI, de retour de blessure, a terminé au mental, le parcours en 11h 10. La Rumeur a puisé dans ses réserves pour boucler la course en 9h 25! NONO, affûté comme jamais se classe 36ème au scratch en 7h54!!! BIIIIG UUUUP...
Quant à moi, suite à des problèmes de santé, j'ai dû stopper ma progression au 28ème km, déçu mais remonté à bloooooc.


CA CHAUUUUFFFE CHEZ LES FEROOOOOS

mercredi 27 avril 2011

FIN D'HIBERNATION...

Le printemps est arrivé déjà depuis plus d'un mois et je ne sors que maintenant de mon hibernation cybernétique! Du coup vous avez raté les aventures de La rumeur et Marc-O à la Frappadingue, à la route des 4 chateaux, au trail Glazig, au semi de Rambouillet et à l'Eco trail de Paris... et certainement pleins d autres événements des FEROS disséminés un peu partout.
Alors c'est reparti tout le monde est affûté ou presque, l'agenda est plein de projets, alors à vos baskets et vos claviers...


FEROOOSSSSSS EN FOOOORCE

jeudi 4 novembre 2010

TRAIL DE BOURBON OU SEMI RAID DE LA REUNION 2010

Ben nous fait partager son "petit" raid (comme il dit) du 23 Octobre à la Réunion. Son récit:
' il s'agit de la version courte (89,5km - 4920m D+) du grand raid, plus communément appelé "diagonale des fous" (163km - 9656m D+).
Certains purs raideurs avec qui j'avais pu parler avant mon voyage m'avait dit: "Ah bon, tu vas à la Réunion pour faire le semi seulement! Tant qu'à faire le voyage, autant faire le long...." Bah oui, mais ça fait quand même 90 bornes et jusqu'à présent je n'ai fait au maximum qu'un trail de 33km cet été en Bretagne avec mon pote Raphaël qui lui se lance sur les 163km, ayant déjà beaucoup plus d'expérience sur les ultras. Et de toutes façon, il n'y avait plus de place sur le long lorsque je me suis inscrit. Comme ça, pas de regrets!
Nous voilà donc partis pour la Réunion, une semaine avant l'épreuve. Alors pendant une semaine, on en profite un peu: plage, repas copieux (si vous n'aimez pas le riz, ne venez pas à la Réunion!), dégustation de rhum et de la fameuse bierre locale "la dodo le la". Ah oui, quand même une petite rando de nuit de 16 km sur le volcan en activité, histoire de se dégourdir les jambes et de voir un spectacle magnifique malgré la faible intensité de l'erruption. Arrive le Jeudi et le départ de Raphaël pour le long à 22h, depuis "cap méchant" au sud de l'île. Ne partant que le Samedi matin, je l'accompagne avec son frère Gaby et posté 1 kilomètre après la ligne, je regarde passer les fusées emmenées par Killian Jornet, suivi de 2600 coureurs prêts à en découdre avec la montée du volcan, première difficulté au menu de cette diagonale des fous.

Le semi-raid part le Samedi matin de Cilaos, village situé à environ 1200m d'altitude, au centre de l'Île. ça tombe bien puisque le grand raid passe par là et vient d'Hell-bourg, autre village situé dans le cirque de Salazie. C'est exactement l'itinéraire inverse du semi pour sa 1ère partie. Je m'y rend donc le Vendredi pour voir passer Raphaël et pour y dormir en gîte. Autant être tout prêt du départ le matin afin déviter 2h de voiture de nuit et sur une route aux virages interminables, puisque l'on est en montagne. Raphaël arrive à Cilaos bien placé mais un peu éprouvé (il a 90 km dans les jambes) et me dit tout de suite: "vas y molo pour la 1ère montée, c'est du costaud". Ce qu'il a descendu, c'est ce que je vais monter et ça commence dès la ligne de départ. Une route puis un sentier qui nous emmène au gîte du piton des neiges situé à 2500m d'altitude, tout ça en 8km. "Ok, on va gérer....". Le problème c'est que les personnes avec qui je suis en gîte, tous raideurs habituées des sentiers de la Réunion, notamment la tenante qui n'est autre que la gagnante des éditions 1994 et 1999 de la diagonale, me disent qu'il vaut mieux se placer au départ pour ne pas se retrouver coincer dans le goulot d'étranglement au départ du sentier après 3 bornes de route. Sur ces bons conseils, je prévois donc de partir à une bonne allure afin de me placer dans les premiers pour ensuite ralentir dans le sentier. ça devrait aller avec toute la vitesse que j'ai fait pour le triathlon ces derniers temps (ben si, quand même un peu, j'en entend certains rire!).

Samedi 23 Octobre, stade de Cilaos, quelques minutes avant 6h du mat': je suis sur le départ avec les 1237 concurants du semi-raid, appelé "trail de bourbon". Je me suis placé dans les 1ères lignes. J'ai bien dormi et je suis en forme, mais j'avoue avoir un peu d'appréhension car je ne sais pas ce qui m'attend. On m'a dit que le circuit était particulièrement difficile cette année, et que soit disant il y a 150 non partants qui ont renoncés après avoir découvert le parcours. Moi je ne le connais pas, alors c'est peut-être mieux....
6h du mat', on s'élance. Comme prévu, je pars à une bonne allure et bonne surprise, sans trop forcer je me maintient dans les 50 premiers environ, laissant quand même filer les super costauds de la tête. 2,9 bornes de route en montée et nous voilà au départ du sentier. ça y est, ça monte dur tout de suite et on commence à marcher. Il y a beaucoup d'escaliers fait à partir de rondins de bois et quelques fois des rochers à surmonter. Je monte à une allure raisonnable sans me mettre dans le rouge. Je commence à me faire doubler par les bons grimpeurs partis un peu en retrait. Pas grave, je laisse filer, et c'était prévu comme ça. Au fur et à mesure de la montée, on surplombe Cilaos et son cirque. Un spectacle magnifique pour lequel je m'arrête de temps en temps afin de prendre quelques photos.
Après 1h33 de montée, j'arrive au pointage et ravito du gîte du piton des neiges. Je suis classé 96ème. Je me sens bien et entâme la descente vers Hell-Bourg. Au début, on est sur une crête et ce n'est pas trop difficile parce-que ça ne descend pas trop. Il faut juste éviter de se prendre les pieds dans les cailloux, car il n'y a que ça sur le chemin. Puis arrive la descente. Super technique, il faut sauter des rochers, négocier des devers de fous, s'accrocher aux arbres pour ne pas glisser.... il faut redescendre à une altitude de 1000m (Hell-bourg) en 6 km, alors autant dire qu'il y a de la pente, d'autant plus que ça remonte de temps en temps. A ce jeu, des spécialistes de la descente me doublent en me passant comme des fusées. Mais comment ils font? A ce qu'il paraît, on ne peut pas lutter contre les réunionnais dans cette discipline, et ils sont majoritaires dans ce trails. Malgré tout, la descente se passe bien et je profite de la vue magnifique sur le cirque de Salazie qui s'offre à moi. Après environ 1h30 de descente, j'arrive au pointage et ravito d'Hell-bourg. Je suis classé 155ème. Je prend le temps de me changer (étant parti avec un sous-vêtement chaud et un corsaire puisqu'il faisait un peu frais en haut) et de me ravitailler. Je recharge le camel back et hop c'est reparti. Je suis content car j'ai fait les 18 premiers km en 3h. Je commence à penser que je peux vraiment faire moins de 18h, mais je me plante carrément car je ne sais pas ce que me réserve la suite.....
Au départ d'Hell bourg, on suit une route et ça descend gentillement. ça me permet de me remettre en jambe et de courir à nouveau. En fait, on descend jusqu'à une rivière au fond du cirque de Salazie pour ensuite remonter. Et quelle remontée! Au départ, c'est de la piste, mais la pente est tellement prononcée qu'il est impossible de courir. Il est environ 10h du matin et il commence à faire chaud. J'arrive à un ravito et je recharge en eau. On me dit que le prochain ravito est à 8km, ce qui correspond bien à ce qu'il y a sur le road book. Bon ok, avec 1,5l, ça suffira! ça repars sur du plat et dans un sentier bien ombragé, mais ça ne va pas durer longtemps. Il faut que l'on sorte du cirque de Salazie et pour cela il va falloir grimper. J'ai un appel de Mohsen qui cours les Templiers le lendemain. On discute 5 min' et je lui dit que je suis bien.... ça y est, on arrive dans la partie qui grimpe vraiment. Je regarde vers le haut et ne voit que des flancs de montagne pentus recouverts de végétation. Mais où est donc le col? On verra bien! ça monte et c'est interminable. On passe et repasse plusieures fois la même rivière, zigzaguant autour d'elle. Mais la vue sur le cirque de Salazie est magnifique. Au bout d'une heure, je n'ai plus d'eau. J'ai trop consommé tellement ça grimpe et avec cette chaleur. Je repasse sur la rivière et je vois un gars remplir son camel-back dedans. Je lui dit: "tu crois qu'elle est bonne?" Il me répond, "j'ai pas le choix, j'ai plus d'eau". Je l'imite et je repars rassuré d'avoir rechargé la réserve. Et elle n'est pas si mauvaise cette flotte! Enfin j'arrive au bout de cette montée, à 1830m d'altitude, et le sentier s'applani un peu. J'en profite pour courir, les jambes sont toujours là. Une descente d'1/4 d'heure et on arrive au pointage et ravito de l'entrée du cirque de Mafate. On est au km 36 et ça fait 3h20 que je suis parti d'Hell-Bourg. Je suis toujours en avance sur l'objectif de 18h et j'ai gagné 4 places! Je commence à sentir mes jambes et fait quelques étirements avant de repartir.

Le cirque de Mafate, c'est le plus sauvage des 3 cirques de la Réunion. Il n'y a pas de route qui y pénétre, seulement des sentiers. Quand on y entre, on en a pour quelques heures avant d'en ressortir. Je sais que ça va descendre pendant 8 km avant de remonter sur le village d'Aurère. J'entâme la descente, ponctuée de quelques remontées, avec un petit groupe. Mais le train est trop élévé pour moi, alors je laisse filer. Le sentier borde une falaise et les précipices sont impressionnants, mais le spectacle est superbe! Il fait toujours très chaud et dans une partie montante, je cale d'un seul coup et suis obligé de m'arrêter pour souffler et ravitailler. Sans doute que les efforts consentis pour sortir de Salazie commencent à se faire sentir... ça repars dans une descente interminable, toujours très technique et sollicitante pour les muscles. Quand il n'y a pas de pierres sur le chemin, il y a les racines des arbres. Enfin on arrive au pied du village d'Aurère. Il va falloir y remonter. Et quelle montée! Seulement 20 minutes mais très costaud.... J'arrive au poste d'Aurère où les bénévoles sont super sympas et sont au petits soins avec moi. ça fait plaisir lorsque l'on commence à être entâmer. On est à la mi-parcours (km 45) et je suis classé 171ème. J'ai perdu 20 places depuis le dernier pointage mais je suis content de cette 1ère partie. En plus, j'ai encore de l'avance sur mon objectif de 18h, je prend donc le temps de me reposer quelques minutes. Il y a possibilité de se faire masser mais je préfère attendre un prochain poste.
Je repars tranquillement et commence à courir un peu. Ce ravito m'a fait du bien et je me dit que la moitié est déjà pliée! Encore 6 km de descente et on arrive sur la rivière des galets, au fond du cirque de Mafate. On ne peut pas descendre plus bas! J'ai bien avancé dans cette descente, très peu de monde m'a doublé. Je discute avec une fille de Morlaix qui me dit qu'elle est classée 10ème. Pas mal donc, connaissant le niveau des 1ères féminines. Avant d'arriver sur la rivère des galets, notre circuit a rejoint celui du grand raid. Je commence donc à doubler les coureurs du long, et la différence d'allure est marquante. Ils en sont à plus de 40h de course et la galère se lit sur certains visages. Je les encourage en les passant. On longe pendant 2 bornes le lit de la rivière des galets et on arrive au poste de "Deux-bras". Ce poste fait penser à un camp de réfugiés! Il y a des tentes partout, des tables pour se restaurer, des lits de camp pour se reposer, des kiné, des podologues.... Je prend le temps de me ravitailler et m'allonge sur un lit en programmant ma montre pour sonner au bout de 10 min'. J'ai besoin de repos. Il y a beaucoup d'attente pour se faire masser, je renonce une nouvelle fois et j'assure mes propres massages. Je repas en 190ème position et il me reste 35 km à faire. Cela fait 10h que je suis parti de Cilaos. Mon objectif de 18h tient toujours....

Puisque l'on est descendu au fond du cirque de Mafate, il va bien falloir en sortir. On aurait pu suivre le lit de la rivière jusqu'à la mer, mais c'est plus sympas de remonter pour redescendre! Je ne vois que 2 falaises de chaque côté de la rivière, quasi à pic de 400m de haut, recouvertes par des arbres. Il est où le chemin pour monter? Un spectateur me dit qu'il est bien là et qu'il met 1h15' pour faire la montée lorsqu'il est en super forme..... ça veut dire quoi ça, qu'on va encore galérer pendant 2h pour sortir de ce trou? Je me dis que je n'ai qu'à rajouter 1/2h sur son temps. Comme ça, j'ai une base. Quelle galère cette montée! Il y a des blocs de rocher à passer, ce qui demande un effort terrible. La pente est tellement raide par endroit qu'il y a des élingues fixées sur la paroi pour s'accrocher. Au bout d'un peu plus d'une heure, je suis encore à sec. Et là, il n'y a pas de rivière pour refaire le plein! Heureusement que je trouve des coureurs ou des randonneurs sympas pour me dépanner de temps en temps. Sans cela, ça aurait été très difficile. ça l'est déjà suffisamment comme ça! Je suis obligé de faire des poses pour souffler et m'obliger à prendre des gels, alors que je commence à être dégoûter du sucré. Les autres galèrent aussi. Je double des gars en train de se reposer mais ils me repassent lorsque je prend ma pose. Au bout d'1h45, j'arrive enfin en haut. Bien vu pour l'estimation. On arrive dans le village de Dos d'Ane et il y a foule pour acclamer les coureurs. ça fait plaisir. J'arrive au ravito et m'assois sur une chaise, bien naze... On est à 900m d'altitude, il est 18h et ça commence à fraichir. Au bout de quelques minutes, je commence à trembler de froid. J'ai dépensé énormément dénergie dans la montée et je suis resté en tee-shirt. Je me change, met mon coupe vent et repars en claquant des dents. Je me dis que ça va aller mieux plus bas. Effectivement, après une bonne descente dans un chemin, on arrive sur la route et ça va mieux. Un bonheur de courir enfin sur du bitûme! Je redouble la morlaisienne qui me dit qu'elle a eu les mêmes problèmes que moi à Dos d'Ane et qu'elle a failli bacher! On cours ensemble dans un bon train dans cette partie descendante. Je me suis refait une santé et je m'imagine déjà aller comme ça jusqu'à la ville de la Possession située en bord de mer à quelques kilomètre de là.Au bout de quelques minutes sur cette route, un bénévole nous indique d'allumer nos frontales et de prendre à droite dans un sentier. La fête est fini, place à la galère! Le sentier s'enfonce dans une forêt, on n'y voit rien. Il doit déjà y faire très sombre en plein jour. On est une petite dizaine à se lancer dedans. ça commence par une descente où il faut s'accrocher aux arbres pour ne pas tomber, puis ensuite, la même chose en remontant. Comme il fait nuit, on ne sais pas où l'on va, combien de temps dure la montée. Des gars disent: "y'en a pour 1/4 d'heure de montée et ensuite ça descend jusqu'à la Possession". Tu parles! plutôt 1/2h de montée et au moins 3/4 d'h de descente presque sur les fesses par endroit, ponctuée de remontées en escalade. Ce sentier n'en fini plus et l'on n'y voit pas à 10m! Heureusement, j'aperçoit les lumières de la Possession et le chemin redevient plus roulant. Mais les jambes ne répondent plus très bien et je fini en marchant jusqu'au ravito. La descente m'a cassé! J'ai perdu beaucoup de temps dans ce sentier. L'objectif des 18h s'est envolé mais j'espère encore faire moins de 20h, puisque la Possession n'est qu'à 21km de l'arrivée et j'en suis à 15h de course lorsque j'en repars (je suis classé 195ème). J'estime à tort ne mettre que 4h pour parcourir ces 21 derniers km....

ça repars gentillement le long du littoral sur une route. J'arrive à recourir doucement. Mais ça ne vas pas durer. Au bout d'un kilomètre à peine, on emprunte le chemin des Anglais. Un chemin pavé réalisé au 18ème siècle par les Anglais, lorqu'ils avaient conquis l'île. Puisqu'il n'y a que le bord de mer qui est plat à la Réunion, n'importe quelle route ou chemin monte tout de suite, et pas qu'un peu, lorsque l'on quitte le littoral! Mais je me dis que les pentes ne doivent pas être très costauds puique ce chemin était destiné à faire transiter les marchandises entre la Possession et St Denis. Tu parles! Dès le départ, ça monte à au moins 25%! Ils sont fous ces Anglais! Les blocs de pavés sont toujours là mais c'est loin d'être lisse. Tout est défoncé. La montée est terrible et je m'arrête un instant pour souffler et encore absorber un gel, alors que je suis dégoûté du sucre.... Après cette 1ère montée, le chemin repars sur du plat et longe la mer au dessus de la falaise. Ouf, du répis mais je ne peux plus courir. Je me contente de marcher. Mais bientôt le chemin redescent pour franchir une ravine avant de remonter ensuite, toujours sur une pente terrible. Il y a 2 ravines comme cela à franchir avant de redescendre sur le village de la Grande Chaloupe, lui aussi situé sur le bord de mer. La descente sur la Grande Chaloupe présente un dénivellé incroyable. Je me retient pour ne pas me laisser emporter par la pente et c'est très dur pour les muscles. Enfin, j'arrive au ravito de La Grande Chaloupe bien léssivé et démoralisé par ce que je viens de faire: il m'a fallu 2h pour parcourir 5km200 depuis la Possession! On m'annonce mon classement: 207ème. Je n'ai perdu que 12 places mais j'ai vraiment envie de bacher! Cette partie était vraiment inutile et je ne suis pas le seul à le penser. Je me pose et une Réunionnaise sympas me propose à manger. En fait, elle n'est pas de l'organisation mais son mari cours et elle est resté encourager les raideurs. Elle me dit qu'elle devait faire le raid mais qu'elle s'est blessée dans sa préparation. Alors autant dire pour elle que je dois aller au bout! Elle me propose un oeuf dur que son mari n'a pas voulu. Je prend volontier. Avec un peu de soupe et du fromage du ravito, ça fait du bien de manger salé. Et je repars pour la dernière partie. Comme au départ de la Possession, ça monte sec puisque l'on repart du bord de mer. Toujours sur les pavés défoncés. Puis le chemin bifurque vers les terres dans un faut plat interminable. Malgré tout, j'arrive à prendre un rythme de marche (il n'est plus question de courir) et j'avance bien. J'ai un coup de fil de la bande qui est à la soirée de Gui Du Schnord en métropole (du club de triathlon pour ceux qui ne connaissent pas). Rénald, Nadia, Padawan, Du Schnord: ça fait plaisir et ça me rappel que beaucoup me suivent sur internet, et que je dois aller au bout! Le chemin pavé se termine enfin pour laisser place à une route. On entre dans le village de St Bernard. ça continue à monter, mais cette fois on progresse sur une route en l'agglomération. Vraiment pas terrible cette fin de parcours! On fait 3 bornes comme cela puis on entre de nouveau dans un chemin obscur, noyé dans la végétation. Et ça remonte encore dans la caillasse et les rochers. Enfin on arrive à une bifurcation avec une indication "Colorado: 45min". Colorado, c'est le dernier poste avant l'arrivée. Celui que tout le monde attend. Après, il n'y a plus que 5km de descente et c'est l'arrivée! Mais on n'y arrive pas comme ça. On est remonté à une altitude de 800m, et il faut redescendre à 700m pour y arriver et les 100m de dénivellé se font sentir. Il faut encore s'accrocher parfois aux arbres pour ne pas tomber et les muscles n'en peuvent vraiment plus. ça fait 3h que j'ai quitté la grande Chaloupe et j'arrive enfin à ce fameux poste. Je suis classé 233ème. Je n'ai pas trop perdu de places finalement, je ne suis pas mécontent. Je me dit que je peux finir dans les 250 1er et en dessous de 22h. Exit les 18h prévues au début!

Après une bonne pause, je repars. ça descend gentillement sur un chemin large et roulant puis on arrive de nouveau dans un sentier sombre et casse-gueule. Il faut croire que la motivation de l'arrivée m'a redonné un peu de jambes. Oh miracle, je recommence à doubler des gars alors qu'il n'y en a qu'un qui me passe dans cette descente. J'aperçois le stade de la Redoute, lieu de l'arrivée à St Denis, mais il est encore très bas.... après 1h de descente, j'arrive enfin sur la route qui me mène jusqu'à l'entrée du stade. Je suis tellement euphorique que je retrouve des jambes pour courir le dernier kilomètre. J'entre dans le stade, il y a quelques spectateurs pour applaudir malgré l'heure (presque 4h du mat') et c'est sympas. Enfin, je franchi la ligne après 21h 52' 41'' d'effort et en 239ème position! La délivrance! On me donne le tee-shirt finisher. Celui-là, je vais le garder précieusement! Je prend des nouvelles de Raphaël auprès de son frère qui est venu me chercher (merci Gaby de t'être levé en pleine nuit!). Il est bien arrivé en 47h, une sacrée aventure et une bonne performance sachant qu'il y a eu 1100 abandons sur 2500 partants! A ce moment, je me dis que je ne recommencerai plus une telle épreuve et encore moins le grand raid l'année prochaine.... mais on oublie vite les moments difficiles pour ne garder que les bons souvenirs. Je suis donc partant pour le grand raid l'année prochaine. J'espère que d'autres me suivront si ça se confirme.
Un grand remerciement à tous ceux et celles qui m'ont envoyé des messages d'encouragement, de soutien ou de félicitation, là-bas ou depuis la métropole. ça fait vraiment plaisir et ça aide bien dans les moments difficiles. Merci à Raphaël de m'avoir emmené à la Réunion pour faire ce raid, et à sa famille qui vit là-bas et qui m'a acceuilli avec gentillesse (merci Anne d'avoir eu assez de confiance pour nous laisser ta maison:-).

J'espère ne pas avoir été trop long (pour ceux qui ont tout lu jusqu'à la fin).
BRAVO BEN. BIIIIG UUUUUPPP!

mercredi 6 octobre 2010

GRAND RAID DES PYRENEES 2010

5h du matin le 28 août 2010, La Rumeur et Marc-O se retrouvent pour la deuxième années alignés sur le grand raid des Pyrénées.Le temps est couvert mais pour le moment la pluie n'est pas de la partie. L'ambiance est la même que l'an passé, conviviale, amicale et dans un bon esprit trail comme j'adore. Sur la place du village se mélangent supporters, villageois, organisateurs et coureurs, tous heureux d'être de la fête. La Rumeur, sous le coup de problèmes de santé, se fixe sur son objectif, finir. Quand à moi, je caresse l'espoir de faire au moins le même temps que l'année passée sachant que le parcours compte 5km et 500m de dénivelé positif supplémentaire. Le speaker annonce le départ imminent, dernières vérifications, quelques encouragements aux coureurs voisins et un Big FEROOOS pour nous deux. Ca y est le départ est donné et plus de 500 coureurs partent à l'aventure. Le peloton s'étire rapidement dessinant une magnifique traîne de frontales oscillantes dans la nuit. Cré cré bôôôô.
Les premiers kilomètres de monté nous rappelle rapidement que vous êtes en montagne et que les bosses de la régions parisienne sur lesquelles nous nous sommes entraînées ne sont que de vulgaires taupinières. Ca va faire mal!
Direction le col de Portet, avec une grosse montée sur les pistes de ski de la station d'Espiaube. Les jambes répondent bien et je quitte alors la Rumeur qui lui, reste prudent (Si si ça lui arrive).
Déjà les supporters matinaux Marc et Nina munis d'une cloche pour vaches nous poussent ou du moins nous sonnent.
Au 1er Ravito (12ème kilo), j'aperçois une silhouette qui ne m'est pas inconnue, puisqu'il s'agit de Clément, mon compagnon de galère avec qui j ai parcouru plus de la moitié du parcours en 2009. Hélas, blessé, il ne peut que nous encourager mais ça fait vraiment du bien. Big up Clém!La montée sur le col de Bastanet se fera sans difficulté sauf pour mon bâton qui se tordra la pointe (Ça vous rappelle rien?). Ca y est ça descend, très technique au début puis plus roulant je prend plaisir a dévaller... Je lève le pied après quelques douleurs à l'estomac. ??? Bizarre. Les derniers kilos de pente vers Artigues se font à vitesse réduite car les chocs amplifient le mal. Ravito 2 (30ème km). Les supporters sont en transe. Cloches, banderoles et cris nous poussent. Je me pause quelques instants, mange difficilement, m'étire.L'arrivée de La Rumeur dans un vacarme presque assourdissant (Efficaces les encouragements) verra mon départ vers le col de Sencours (7km et 1200 D+). Au bout de 2km des douleurs me terrassent stoppant ma progression. Je m'allonge quelques minutes, repart puis me recouche dans l'herbe. Plus rien ne passe. J'attends La Rumeur pour m'accrocher à lui et poursuivre le parcours. Nous ne ferons que peu de distance ensemble. Je le laisse s'envoler et arpente pas à pas l'interminable cote. La déshydratation n'est pas loin car je ne supporte plus la boisson énergétique et je n'ai que ca dans mon sac. Le Captain Feros en personne est au sommet et m'aide a terminer les derniers mètres. Ravito 3 (37ème). Je vide le sucré et rempli ma poche d'eau, écoute les conseil du Captain, prend mon temps avant la difficulté suivante le pic du midi. J'oublie les idées d'abandon et repart tranquillou. 2,5 km de grimpette pour 500D+.
C'est reparti, en chemin je croise La Rumeur qui descend pépère de l'observatoire. La difficulté est de taille mais le panorama vaut le détour. WAOU! L'effort est récompensé. C'est magnifique!
Je ne m'attarde pas trop, le power remonte et il est temps pour moi de commencer la descente de plusieurs kilomètres vers Tournaboup. Impec! tout en courant! le ravito (50 ème) est en vue, les supporters sont là.
Il règne une atmosphère de calme, de doute et de respect,dans cette tente ou se croisent les trailers des deux courses. Le visage des ultramans est empli de fatigue et de détermination. Je n'ai plus qu'une envie, en finir de ce tracé. Je me change, avale quelques trucs et en avant vers les dernières difficultées. La longue montée vers le Portet et l'interminable descente vers le lac de L'oule se feront au moral. Enfin le dernier Ravito. La nuit est tombée accompagnée d'une bruine et d'une chute des températures. Les organisateurs nous annoncent que la pluie s'invite et qu'un brouillard épais se forme également. Bon ben je vais passer en mode long! Ça y est je suis prêt! Sur les conseils des bénévoles, nous nous regroupons avec d'autres trailers pour commencer à affronter le mauvais temps... Bien leur en a pris car à peine un kilomètre plus loin nous nous égarons quelque peu. Une voix au loin nous oriente et nous crie de suivre le télésiège pour retrouver notre piste. WAAAA j'allucine, la montagne nous parle les gars!!!! Ouf des balises. Impossible de courir, on ne voit pas à 5m. Ca va être long! Petit à petit le groupe se gonfle de coureurs solitaires et chacun y va de son couplet sur les galères qu'il a eu ainsi que des aventures qu'il a connu!!! Des vraies commères ces trailers pires que les filles du club d'athlé de Rambouillet et c'est peu dire...
A l'approche de Soulan nous sortons du nuage et pouvons lâcher les dernières réserves qu'il nous reste. Si si il y en a encore! C'est bon de savoir que l'arrivée est proche. Je mets la gomme dans cette dernière pente quand tout à coup j'aperçois La Rumeur en personne, contraint par ses muscles à marcher. Nous finirons l'ultime poignée de kilomètres ensemble. Vielle Aure en vue, ça y est nous y sommes. Tous nos supporters sont là pour nous accueillir et nous pousser sur les derniers mètres.
Nous franchissons la ligne d'arrivée main dans la main et bouclons le parcours en 18h25... Objectifs atteints!!! A peine changés, que le Captain nous berce déjà de projets fous pour l'an prochain. L'ultra en 2011!
A suivre..........